Comment en finir avec les couches ?
Acquisition de la propreté : qu’est-ce que ça veut dire ?
- Cela signifie que l’enfant perçoit de lui-même son besoin (sensation d’inconfort),
- qu’il en a conscience (ce n’est plus un réflexe),
- qu’il peut se retenir (en contractant ses sphincters),
- qu’il est capable d’aller tout seul aux toilettes ou sur le pot (ou de demander, s’il est dans un endroit inconnu)
- puis de relâcher pour se soulager.
A ce moment-là, on peut parler de propreté acquise car il n’y a PAS d’intervention de l’adulte.
3 Conditions doivent être réunies :
Maturité physiologique : fonctionnement de son corps, il doit être capable de contracter et relâcher ses muscles sphinctériens de manière consciente et volontaire (muscles qui commandent l’ouverture et la fermeture de la vessie et du rectum). Avant 18 mois/2 ans le système nerveux n’est pas suffisamment mature.
Certaines terminaisons nerveuses doivent être achevées. Quelques indices peuvent nous le montrer, comme par exemple, lorsque l’enfant sait monter un escalier seul, en alternant les pieds.
Maturité intellectuelle : l’enfant doit comprendre ce que retenir et relâcher l’urine ou les selles veulent dire et à quel endroit il doit le faire. Il le montre à l’aide du langage, ou dans ses jeux lorsque par exemple il installe une poupée /doudou sur le pot…
Maturité affective : il doit avoir envie de le faire (plus complexe). Cela signe l’acceptation de vouloir grandir, qui est de renoncer aux couches, renoncer aux moments de soins lors des changes avec l’adulte, bref abandonner son état de bébé pour devenir grand. Souvent il se trouve dans l’ambivalence de vouloir être grand et en même temps petit.
Comment faire ?
◊ Choisir le bon moment
Signes qui montrent qu’il est prêt :
- La couche st sèche pendant plus de deux heures consécutives
- Il sait vous dire que sa couche est sale ou mouillée
- Il veut enlever sa couche
- Il cherche à imiter l’adulte qui va aux toilettes
- Il monte et descend l’escalier
- Il connait les parties de son corps
- Il montre qu’il a compris qu’il faut faire dans le pot ou les toilettes
◊ Préparer le terrain:
- Lui expliquer que tout le monde va aux toilettes pour faire ses besoins.
- On peut expliquer comment fonctionne le corps avec un livre (caca prout) ou dessin animée. « Quand tu manges ton corps garde ce qui lui est utile et rejette ce qui ne lui sert à rien ».
- Acheter le pot avec lui et laissez le choisir.
- lui montrer comment on s’en sert.
- Laissez-le apprivoiser le pot mais il doit rester dans un endroit fixe, à l’abri des regards et facilement accessible.
- Vous pouvez jouet avec lui en plaçant la poupée sur le pot.
- Il peut observer les plus grands faire dans les toilettes suivant la pudeur des uns et des autres.
◊ Dès qu’il est prêt et vous aussi :
- Enlever les couches et laissez-le en culotte
- Lui proposer d’aller sur le pot
- En cas d’accident, le mettre sur le pot pour « finir »
- Verbaliser ce qui se passe pour lui « tu as envie de faire pipi ? tu peux faire sur le pot » ; « tu as fait pipi par terre, tu as peut être encore envie tu vas continuer sur le pot »
- Dès qu’il fait dans le pot ou toilette, il faut le féliciter mais sans outrance (faire des tonnes). Il ne faut pas oublier que c’est un acte naturel, un encouragement suffit « tu as fait pipi sur le pot, tu vois tu grandis »
- Ce n’est pas pour faire plaisir ou un cadeau
- Lui proposer de vider dans les toilettes en lui expliquant que ce sont des déchets que son corps a rejeté
- Il s’entraîne à retenir et lâcher, petit à petit il parviendra à mieux maîtriser son corps
- Rester à l’affut des signaux qui montrent qu’il a envie ou qu’il a fait et verbaliser ce qui se passe
- En cas d’accident, le rassurer et l’encourager « tu n’y arrive pas encore mais tu as le temps, tu y arriveras de toute façon. » « C’est toi qui décide du moment »
- En cas de succès, compliments descriptifs pour l’enfant « tu as réussi, tu as fait caca comme un grand dans le pot»
◊ Pour aider l’enfant, favoriser l’autonomie
- Accès au pot ou toilette seul
- Vêtement qu’il peut mettre seul
- Jeux
- Verbalisation des parties de son corps
- Couche en position debout
- Couche culotte
- Geste quotidien seul : se laver les mains, les dents, s’essuyer la bouche
A éviter:
- Contraindre l’enfant à rester sur le pot ; l’objectif est de ressentir et percevoir son besoin afin de pouvoir le soulager.
- Punir ou se fâcher quand il n’y arrive pas « accident ». lorsqu’une pression trop grande pèse sur l’enfant, un réflexe de d’autoprotection se met en place et fait qu’il peut se braquer et refuser complètement de s’y mettre. Cela mène au rapport de force et au conflit, préjudiciable au développement harmonieux de l’enfant.
- Ne pas lui demander d’attendre quand il a envie. C’est urgent surtout pendant la période d’apprentissage.
- Ne pas le forcer à vider dans les toilettes. Il peut avoir peur (il considère que ce qu’il lâche dans le pot est une partie de lui).
- Ne pas lui faire honte en disant « ça sent mauvais, c’est dégoûtant » ne pas lui mettre le nez dedans.
- Accepter les retours en arrière. Régression à l’approche de l’école par exemple ou absorption dans un jeu.
- Prudence dans le fait d’accentuer que l’enfant grandit. Pour certains grandir peur faire peur car c’est l’inconnu et donc cela peut générer de l’inquiétude.
- Le féliciter à outrance car l’enfant pourrait percevoir qu’il y a beaucoup d’enjeu pour vous.
- Le laisser dans ses vêtements mouillés pour qu’il « apprenne ». sensations désagréable et blocage.
Le mot d’ordre est patience et souplesse : c’est la période du « non » et de l’opposition affective. L’enfant balance entre le désir de retenir ou de les expulser, phase ambivalente tout comme il balance entre l’envie de grandir et de rester petit. Lorsque la demande de l’adulte est trop pressante il peut résister dans la continuité de s’opposer à ce que veut l’adulte.
« Quand tu sera prêt, tu fera sur le pot, c’est toi qui décide ».