Comment j’accompagne vraiment les enfants dans mon cabinet ?

Cette question revient souvent dans vos messages. Qu’est-ce qui se passe exactement pendant une séance ? Comment je travaille avec les enfants ? Pourquoi certains parents me disent que leur enfant ne veut plus repartir après la première rencontre ?

Aujourd’hui, je vous ouvre les coulisses de mon cabinet et je vous explique en détail ma façon d’accompagner les enfants et leurs familles.

L’accueil : tout commence par un sentiment de sécurité

La première chose que je crée, dès que l’enfant franchit la porte de mon cabinet, c’est un espace de sécurité. Pas seulement physique, mais émotionnelle. Un lieu où il peut être pleinement lui-même, sans masque, sans pression, sans attente de performance.

Chaque enfant arrive avec son histoire, ses blessures, ses peurs, sa sensibilité unique. Certains entrent en courant, curieux de découvrir les jeux et les objets du cabinet. D’autres restent collés à leurs parents, le regard méfiant, prêts à repartir au moindre mouvement brusque. D’autres encore arrivent en colère, en pleurs, ou complètement fermés.

Je ne force jamais. Je ne demande jamais à un enfant de faire quelque chose qu’il ne veut pas faire. Mon rôle n’est pas de le contraindre à parler, à jouer ou à se confier. Mon rôle est d’observer, d’accueillir, de m’adapter à son rythme, à sa manière d’être.

Je prends le temps. Le temps de le regarder. Le temps de capter ses micro-expressions, son langage corporel, sa façon d’explorer l’espace ou au contraire de s’en tenir éloigné. Ces premiers instants me disent déjà beaucoup sur ce que vit l’enfant et sur ce dont il a besoin.

Le jeu : le langage universel de l’enfance

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, je ne passe pas mes séances à interroger les enfants sur leurs problèmes ou leurs émotions. Je ne leur demande pas de me raconter ce qui ne va pas dans leur vie. Pourquoi ? Parce que les enfants, surtout les plus jeunes, n’ont pas encore tous les mots pour nommer ce qu’ils ressentent. Et même quand ils les ont, ils ne sont pas toujours prêts à les utiliser avec un adulte qu’ils connaissent à peine.

Alors j’utilise leur langage naturel : le jeu.

Dans mon cabinet, il y a des poupées, des figurines, des animaux, du sable, de la pâte à modeler, des feutres, des livres, des coussins, des balles sensorielles. Tous ces objets ne sont pas là par hasard. Ils sont des supports de projection, des outils qui permettent à l’enfant de raconter son histoire sans avoir à mettre des mots dessus.

Je laisse l’enfant choisir ce qui l’attire. Parfois, il va directement vers un objet particulier, comme s’il savait inconsciemment que c’est ce dont il a besoin. Parfois, il hésite, explore, teste plusieurs choses avant de se poser.

Et c’est là que la magie opère. À travers le jeu, l’enfant me montre ce qu’il vit. Il rejoue des scènes de sa vie, il met en scène ses conflits intérieurs, il exprime ses peurs et ses désirs. Ce petit bonhomme qui tombe encore et encore, cette poupée qui pleure parce qu’elle est seule, ce monstre qui fait peur à tous les autres personnages… tout cela me parle. Tout cela me raconte ce que l’enfant n’arrive pas à dire avec des mots.

Mon rôle, à ce moment-là, c’est d’accompagner le jeu. Pas de le diriger, mais de le suivre, de poser des questions ouvertes, de nommer ce que je vois, de valider ce que l’enfant exprime. C’est un travail subtil, délicat, qui demande une présence totale et une écoute profonde.

Accueillir toutes les émotions, sans exception

Dans mon cabinet, aucune émotion n’est interdite. Aucune émotion n’est jugée. Aucune émotion n’est minimisée.

La colère ? Elle a sa place. La tristesse ? Elle est bienvenue. La peur ? Elle est légitime. La joie ? Elle est célébrée.

Trop souvent, dans leur quotidien, les enfants entendent des messages qui les coupent de leurs émotions : « Arrête de pleurer », « Ce n’est rien », « Tu es trop sensible », « Ne te mets pas dans cet état ». Ces phrases, même dites avec bienveillance, envoient un message clair : tes émotions dérangent, elles ne sont pas acceptables, tu dois les refouler.

Ici, c’est différent. L’enfant apprend qu’il a le droit de ressentir ce qu’il ressent. Qu’une émotion n’est ni bonne ni mauvaise, qu’elle est juste un signal, une information sur ce qui se passe à l’intérieur de lui. Qu’il peut l’exprimer sans risquer d’être rejeté, puni ou jugé.

Mon rôle, c’est de nommer ces émotions : « Je vois que tu es en colère », « On dirait que tu es triste », « Tu as l’air d’avoir peur ». Ces mots simples ont un pouvoir immense. Ils permettent à l’enfant de mettre du sens sur ce qu’il vit, de comprendre ce qui lui arrive, de se sentir vu et entendu.

J’accompagne aussi ce qui déborde. Quand la colère est trop forte, je propose des façons de la décharger sans se faire mal ni faire mal aux autres : taper dans des coussins, déchirer du papier, faire du bruit. Quand la tristesse submerge, je reste présente, je valide, j’offre un câlin si l’enfant en a besoin.

Petit à petit, l’enfant développe ce qu’on appelle l’intelligence émotionnelle : la capacité à reconnaître ses émotions, à les comprendre, à les réguler. Et ça, c’est un trésor pour toute sa vie.

Travailler avec les parents : vous êtes essentiels

Je ne travaille jamais en vase clos. Je ne m’enferme pas avec l’enfant en excluant les parents. Au contraire, vous êtes mes alliés les plus précieux dans cet accompagnement.

Pourquoi ? Parce que c’est vous qui vivez au quotidien avec votre enfant. C’est vous qui le connaissez depuis sa naissance, qui avez été témoins de son évolution, de ses joies, de ses difficultés. C’est vous qui allez pouvoir mettre en pratique, jour après jour, les pistes que nous explorons ensemble.

Chaque séance inclut un temps d’échange avec les parents. Au début ou à la fin, selon les situations, je prends le temps de vous écouter. Comment s’est passée la semaine ? Qu’avez-vous observé ? Quels progrès, quelles difficultés ? Ces informations sont essentielles pour ajuster mon accompagnement, pour comprendre le contexte dans lequel évolue l’enfant.

Je partage aussi avec vous ce que j’ai observé pendant la séance, évidemment en respectant la confidentialité de ce que l’enfant m’a confié s’il est assez grand pour comprendre cette notion. Je vous explique ce qui se joue, ce que je comprends des comportements de votre enfant, ce sur quoi nous travaillons.

Et surtout, je vous donne des clés. Des outils concrets, adaptés à votre réalité familiale, que vous pouvez utiliser à la maison. Parce que mon cabinet n’est qu’une heure par semaine, alors que vous, vous êtes là tous les jours.

Je vous aide aussi à comprendre votre propre fonctionnement émotionnel. Parce que oui, nos réactions face aux émotions de nos enfants sont profondément liées à notre propre histoire, à ce qu’on a vécu, à ce qu’on a appris (ou pas) dans notre enfance. Prendre conscience de ça, c’est déjà faire un pas de géant vers une parentalité plus sereine.

Des outils concrets et variés

Mon approche n’est pas figée dans une seule méthode. Je puise dans différentes approches pour créer un accompagnement sur-mesure, adapté à chaque enfant et à chaque famille.

J’utilise des techniques de respiration pour aider l’enfant à retrouver son calme quand l’émotion est trop forte. Des mouvements corporels pour décharger les tensions accumulées dans le corps. Des histoires thérapeutiques qui parlent de façon métaphorique des difficultés de l’enfant et l’aident à trouver des solutions. Des rituels qui créent des repères sécurisants.

Je m’inspire de la psychologie positive pour renforcer les ressources de l’enfant, pour l’aider à identifier ses forces, ses talents, ce qui le rend unique. Je travaille avec les approches sensorielles pour les enfants qui ont besoin de bouger, de toucher, d’expérimenter avec leur corps.

Et surtout, je crée des outils avec l’enfant. Des cartes émotions personnalisées, des boîtes à outils anti-stress, des cahiers où il peut dessiner ou écrire ce qu’il ressent, des objets transitionnels qu’il peut emporter chez lui pour se sentir en sécurité.

Les parents repartent aussi avec des ressources. Des fiches pratiques, des idées de rituels à mettre en place, des phrases à dire quand leur enfant est en crise, des activités pour renforcer le lien.

Parce que l’accompagnement ne s’arrête pas aux portes de mon cabinet. Il continue chez vous, dans votre quotidien, dans tous ces petits moments qui font la vie d’une famille.

Mon engagement profond : respecter l’unicité de chaque enfant

Il n’y a pas de recette magique. Il n’y a pas de méthode miracle qui fonctionne pour tous les enfants. Chaque enfant est unique, avec son tempérament, son histoire, ses besoins, son rythme.

Ce qui m’anime profondément dans mon métier, c’est cette conviction que chaque enfant mérite d’être vu, compris, accueilli dans sa singularité. Qu’il ne doit pas rentrer dans un moule, correspondre à une norme, ressembler à tous les autres.

Mon travail, c’est d’offrir un espace où l’enfant peut être pleinement lui-même. Où il n’a pas besoin de performer, de bien se comporter, d’être sage. Où il peut déposer ce qui est lourd, exprimer ce qui est difficile, explorer ce qui est confus.

Je m’adapte à chaque enfant. Avec certains, je serai très active, joueuse, dynamique. Avec d’autres, je serai plus en retrait, observatrice, contenante. Certains ont besoin de structure et de cadre. D’autres ont besoin de liberté et de spontanéité.

Cette capacité d’adaptation, c’est le cœur de mon métier. C’est ce qui me permet de créer une vraie alliance thérapeutique avec l’enfant, une relation de confiance qui va lui permettre de s’ouvrir, de se dévoiler, de grandir.

Et après ?

Les parents me demandent souvent : combien de temps dure un accompagnement ? Combien de séances sont nécessaires ?

Ma réponse est toujours la même : ça dépend. Ça dépend de l’enfant, de sa problématique, de son contexte familial, de sa capacité à mettre en œuvre les changements.

Certains accompagnements durent quelques semaines, d’autres plusieurs mois, voire quelques années avec un rythme plus espacé. L’important, c’est de ne jamais forcer, de ne jamais enfermer dans un protocole rigide.

On avance ensemble, au rythme de l’enfant. On célèbre chaque progrès, même minuscule. On accueille les rechutes sans jugement, en comprenant qu’elles font partie du processus. On ajuste, on adapte, on réinvente au fur et à mesure.

Et quand le moment est venu, on se sépare en douceur. Parce que l’enfant a trouvé ses ressources, parce qu’il a construit sa boîte à outils, parce qu’il se sent capable d’affronter les défis qui l’attendent.

Voilà comment je travaille. Voilà ce qui se passe vraiment dans mon cabinet.

C’est bien plus qu’une simple « thérapie ». C’est un espace de rencontre, de transformation, de reconnexion. Pour l’enfant, mais aussi pour toute la famille.

Si tu te reconnais dans ces mots, si tu sens que ton enfant pourrait bénéficier de cet accompagnement, n’hésite pas à m’écrire. On peut échanger sur ta situation, voir ensemble si je suis la bonne personne pour vous accompagner.

Et même si tu n’as pas besoin d’un accompagnement en ce moment, partage ce post à un parent qui pourrait en avoir besoin. Parce que tous les enfants méritent d’être compris, accueillis, accompagnés avec bienveillance.